Quitter Paris : la meilleure ville où s’installer

Équilibrée, sûre, étudiante, verte, culturelle, dynamique, entreprenante et apaisante… Dans le palmarès de L’Express des villes où il fait bon vivre, Angers fait la course en tête des grandes villes. Et on comprend pourquoi.

Zen, dynamique, agréable, jeune, innovante, culturelle…. Cool la ville d’Angers ! Le tableau peut paraître idyllique, et pourtant. Tout ce que nous enseigne L’Express de cette rentrée n’est que réalité. Les « grandes villes » – comprendre celles qui se tiennent dans la fourchette des 150 000 à 300 000 habitants – caracolent en tête des cités où il fait bon vivre, où il fait bon entreprendre, investir, où il fait bon étudier. Bref, où il fait bon être que l’on soit enfant, jeune, retraité, chef d’entreprise, ex-Parisien, étudiant, cycliste… Les grandes villes donc, plutôt que les métropoles, de préférence celles du Grand Ouest, et plutôt Angers.

Angers, trop longtemps victime de son image de « belle endormie » de trop « de douceur (angevine) », bercée par les vers de Joachim du Bellay, se révèle. Hier pointés du doigt, ses freins seraient-ils devenus des accélérateurs de qualité de vie ? Assurément si l’on en croit les nombreux témoins interrogés par l’hebdo. Du préfet, Bernard Gonzalez, au maire, Christophe Béchu, en passant par l’enfant du pays, l’académicienne et écrivain Danièle Sallenave mais aussi par les étudiants et les néo-Angevins lambda : tout est bon à Angers. Dans le dernier numéro du magazine municipal Vivre à Angers, Stéphane Moulin, entraineur des professionnels de Ligue 1 d’Angers-Sco depuis sept ans, va jusqu’à s’interroger : « J’aime Angers, son atmosphère, son rythme, son cadre de vie, son climat. On n’est pas très loin de la définition du bonheur, non ? ».
Son côté sûr (37 délits par habitant et par an contre une moyenne de 47 ailleurs !), son profil jeune avec la barre des 40 000 étudiants fraîchement dépassée, le barème des prix de l’immobilier abordable -là où les métropoles ont explosé les plafonds – , son penchant pour le patrimoine et la culture.

Une ville de province où on ne s’ennuie pas le dimanche

Non, Angers n’est pas « plan-plan ». Et s’il faut des preuves, allons-y …. Angers et son festival Premiers Plans se passionnent depuis trente ans pour les premiers longs-métrages d’auteurs européens qui ont vu naître du beau monde : Arnaud Desplechin, Mathieu Amalric, Valérie Donzelli, Noémie Lvovsky, François Ozon… Depuis vingt ans, la ville célèbre les arts de la rue à l’occasion de son festival les Accroche-coeurs qui rassemblaient, voici quelques jours encore, près de 250 000 visiteurs dans les rues.

Accessoirement, Angers est aussi le berceau du Centre national de la danse contemporaine qui a vu se succéder à la barre la grande éclaireuse américaine, Carolyne Carlson, mais aussi Philippe Découflé, remarqué pour ses chorégraphies en ouverture des Jeux olympiques de 1992 à Albertville. Première fois qu’on assistait à tel spectacle.

Et que dire du Festival d’Anjou qui, depuis près de soixante-dix ans, voit filer les étoiles des théâtres français, privés et publics, au point d’être comparé, en notoriété, au Festival d’Avignon. Que dire encore du Chabada, la salle dédiée au développement du rock et des musiques actuelles et qui depuis le milieu des années 90 tourne à plein régime. M, Vanessa Paradis, Catherine Ringer et d’autres plus underground y ont enregistré des albums références, donné des concerts inoubliables… Angers la culturelle est bien réelle. Et le jumelage qui l’unit depuis près de dix ans avec la ville d’Austin en est peut-être la plus belle preuve de leurs points d’accord entre cinéma, musiques actuelles et innovations. Cette alliance mène chaque année les Texans à Angers à l’occasion des Austin Days pour y partager leur culture. Dernier exemple en date : le festival de musique psychédélique Levitation d’Austin trouve à Angers sa réplique chaque mois de septembre. A l’affiche cette année : des figures du genre telles que Flavien Berger, The Brian Jonestown Massacre ou encore Prettiest Eyes.

Après Singapour et à la place de Pékin, Angers

Le tableau d’Angers ne serait pas complet si l’on omettait de parler de sa touche végétale omniprésente. Avec 100m2 par habitant, cela ne passe pas inaperçu. Sachant que chaque projet intègre cette dimension à l’image du chantier actuel d’aménagement des berges de la Maine. Le fait qu’Angers ait damné le pion à la ville de Pékin pour l’organisation du prochain Congrès international de l’horticulture ICH2022 ne doit évidemment rien au hasard. C’est ainsi qu’en 2022, près de 3 000 chercheurs internationaux convergeront vers Angers pour tenir leur consortium et faire état de leurs travaux.

Un sommet qui ne sera pas sans rappeler le World electronics forum (WEF)  . Après les éditions de Las Vegas et de Singapour, voici près d’un an, Angers a réuni toute la planète numérique et les plus grandes délégations internationales de l’électronique, si ce n’est plus. Les ministres et le Premier d’entre eux s’y sont emboîtés le pas pour dire à quel point le territoire d’Angers, labellisé French Tech, comptait dans la course à l’IoT…. Sans cela, Gary Shapiro, le pape du Consumer Technologics Show de Las Vegas, et organisateur du WEF, aurait-il donné son blanc-seing ?

1 000 emplois annoncés depuis le début de l’année

Angers ne fait pas que se révéler, elle innove. Dans le numérique, dans l’objet connecté, dans les défis de la smart city, dans le végétal, dans les nouvelles formes urbaines aussi…  Angers n’a-t-elle pas été la deuxième ville de France, après Paris, à lancer son grand appel à projets urbains innovants ? Repris en choeur depuis par d’autres villes comme Toulouse, le concours « Imagine Angers » a accouché de projets plus étonnants les uns que les autres. Au point de créer l’événement sur le dernier Salon de l’immobilier d’affaires à Cannes.

En mouvement, voici ce qui peut aujourd’hui définir la ville d’Angers à quelques mois de livrer ses nouvelles berges de Maine réaménagées, son nouveau Centre de congrès, son quartier d’affaires Cours Saint Laud logé de part et d’autre de sa ligne TGV …. En mouvement encore depuis que la reprise économique observée sur le plan national semble résonner plus fort à Angers avec, depuis le début de l’année, l’annonce de la création de près de 1 000 nouveaux emplois.
En mouvement encore quand Atos, le leader mondial de la transformation digitale choisit son site angevin pour investir 12 millions d’euros dans la construction de son centre d’essais, un lieu unique en Europe où défileront tout ce que compte la planète de grands clients et organismes de recherche pour tester les supercalculateurs, parmi les plus performants du monde.

Angers, what else ?

Angers, c’est tout cela et bien d’autres choses encore nichées dans les assiettes et les verres comme cet art de vivre que combinent une gastronomie raffinée, étoilée, et des vignobles nés d’une terre de schiste. L’événement Food’Angers en valorise les grands acteurs chaque début d’année.  Angers, un modèle de vie en somme …  Nommé à Angers voici quatre ans, le Président de Scania Production, Mathias Wïjkström ne dit rien d’autre : « La greffe entre Angers et Scania a pris car il a beaucoup de similitudes entre Angers et la culture suédoise. Ce qui ressort vite, c’est cette forme d’équilibre qui, pour nous Européens du Nord, est assez important, un équilibre entre les temps professionnels et personnels, mais aussi l’équilibre dans les échanges et l’amour du travail bien fait. A Angers, l’environnement y est de grande qualité et la nature, aux portes de la ville. Le soir, on peut rentrer chez soi sans crainte particulière. Rien de comparable avec Paris et les grandes métropoles. Ici, on vit bien, on circule bien, la vie est abordable, la vie culturelle bien réelle et de plus en plus dense, sans oublier le système de santé et un centre hospitalier de haut niveau. » What else ?